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    Le confinement et ses conséquences sur notre santé psychologique

    Confiner par définition veut dire rester dans un lieu fermé, par exemple à la maison. On peut aussi se confiner à une seule stratégie.

    Notre sujet d’aujourd’hui est le confinement forcé dû à l’apparition du virus Covid depuis l’année dernière. Les conséquences psychologiques depuis 2020 sont inquiétantes. Nous avons observé, une hausse de dépression chez les hommes et les femmes par la consommation de psychotropes, d’antidépresseurs et de somnifères.

    La source de la sécurité affective et physique. Lorsque le parent devient fragilisé, les conséquences sur les enfants et les adolescents peuvent être catastrophiques car pour les enfants ce n’est pas la situation qui est traumatique mais la réaction des parents. Voir ses parents pleurer, déprimés, anxieux ou sujets à des angoisses prononcées peut traumatiser les enfants.

    L’arrêt d’activité ou la perte de l’emploi a provoqué des déséquilibres psychiques. La peur de l’inconnu, l’incertitude plonge certaines personnes dans un état dépressif. L’origine de la dépression peut être exogène et/ou endogène. La dépression s’exprime par la perte du goût à la vie (ne pas se lever de son lit, rester en pyjama, perte d’envie d’interactions sociales et familiales), la chambre devient le seul lieu de vie.

    Ces exemples concernent les cas sévères de la dépression, tout cela est provoqué par la rupture du lien social. Les sorties sont fortement limitées à de courtes promenades tandis que les cinémas et les théâtres sont fermés… Tout est suspendu.

    Les rapports humains sont interrompus d’une manière générale, avec comme idée fixe qui s’installe dans le psychisme, que tout ce qui vient de l’extérieur est un ennemi. La peur de l’autre qui pourrait être porteur de virus crée de la méfiance. Les asymptomatiques, les enfants… Cette méfiance peut provoquer l’enfermement sociale, encore plus que le confinement lui-même. Par exemple, l’heure du confinement est à 18 heures : avant le couvre-feu les gens ne sortaient plus de chez eux même aux heures autorisées.

    Les conséquences de la dépression provoquent la perte du sens, pleurs, anxiété, angoisses, troubles du sommeil, troubles hormonaux, troubles gynécologiques…

    Nous avons aussi noté l’augmentation des violences conjugales qui ont explosés en France durant la période de confinement passant à plus de 21 % par rappoort à l’année en 2019.  Les violences sur enfants sont également en augmentation, ainsi que le nombre de divorce qui s’est multiplié.

    Tous ces chamboulements psychologiques dont les parents sont victimes, peuvent avoir des conséquences sur leurs enfants. Pourquoi ?

    1) Les parents sont la source de la sécurité affective, physique. Lorsque le parent devient fragilisé, les conséquences sur les enfants et les adolescents peuvent être catastrophique, car pour les enfants ce n’est pas la situation qui est traumatique mais la réaction des parents. Voir ses parents pleurer, déprimés, anxieux ou sujets à des angoisses prononcées peut traumatiser les enfants.

    2) Les parents sont la colonne vertébrale des enfants, leur ressource, confort et leurs modèles.

    3) La maison est le lieu sécure. Ce lieu, s’il devient le mauvais objet,  il devient difficile pour les enfants de se développer sereinement sur le plan cognitif, affectif.

    Le confinement se fait à la maison donc nous n’avons pas le choix que l’appréhender et le réorganiser.

    Si l’école doit se faire à la maison, comment devons-nous réagir ?

    Quelques conseils pratiques : à adapter selon les situations

    Trouver rythme, préparer le changement et organiser son planning personnel. Il est important que l’enfant ne sente pas que ses parents sont débordés ou stressés.

    Le rythme des enfants selon leurs tranches d’âge : dans l’hypothèse qu’ils soient en âge d’être scolarisés, instaurer une règle de deux heures de cours le matin, deux heures l’après-midi, une heure de déjeuner et des petites pauses. Les weekends sont des moments de repos.

    Dans le cas où l’enfant est perturbé, présente des troubles de la concentration par exemple, et où il n’y aurait personne pour l’aider aux devoirs. Il convient de trouver des solutions en parallèles, en demandant l’implication d’un grand frère ou d’une grande sœur, l’aide d’un voisin ou de sa maitresse.

    Pas de forcing, s’il n’arrive à se concentrer seulement les matins c’est déjà une bonne chose. Dédier les après-midis aux loisirs car il est important de mettre l’accent sur les activités ludiques, telle que la musique, lectures d’histoires, dessins animés, films adaptés etc.… Les enfants doivent trouver un équilibre dans la maison.

    Concernant les adolescents collégiens et lycéens c’est un peu différent, mais le principe reste le même les devoirs à la maison doivent rester prioritaires pour ne pas rentrer dans le décrochage scolaire !

    Le rôle des parents quel que soit l’âge de leurs enfants, est d’être vigilent sur le moral de leurs enfants. Le mot clé est la vigilance tous les symptômes évoqués au début vous devaient être vigilant.

     

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    Résilience et transmission aux jeunes générations : pourquoi est-ce si important ?

    Intervenir auprès d’un jeune public : pourquoi est-il est important de transmettre la mémoire, nos expériences aux jeunes générations ?

    Transmettre son ressenti, son expérience personnelle, le chemin parcouru depuis l’attentat vers la résilience est un devoir de la société civile envers les plus jeunes, les futurs adultes. Le choix de témoigner est un acte conscient et a sa place au sein d’un cadre particulier, dans ce cas un échange en milieu scolaire. En effet, parler de son expérience traumatique n’est pas une tache aisée car en parler peut réveiller de vieilles blessures qui n’ont jamais cicatrisées. Les victimes d’attentats en parlent comme de « plaies béantes ». Le fait de raconter l’attentat fait revivre le moment où leur vie a basculé.  Cependant, en parler c’est sensibiliser autour du partage, de la solidarité et des valeurs humanistes, c’est transmettre l’idée sans angélisme que la terreur frappe sans distinction de couleurs, de nationalités et de croyances et qu’elle est nourrit par la haine. Transmettre son expérience c’est rappeler que les peuples vaincront l’hydre terroriste en nourrissant le dialogue, le respect et l’empathie.

    C’est justement au nom de la prise de conscience et de la transmission de valeurs qu’Asma Guenifi a répondu à l’invitation de Chantal Anglade et à Delphine Allenbach  en charge des actions éducatives en lycée au sein de l’AfVT (Association française des victimes du terrorisme) pour participer à une matinée d’échanges avec les élèves du lycée. En compagnie de Danièle Klein, membre de l’AfVT, Asma Guenifi ont témoigné sans fard sur l’expérience de victimes d’actes terroristes devant un auditoire de lycéens, avant de consacrer un temps d’échange. Les interactions étaient vives, les questions directes et bienveillantes.

    Nous avons souhaité enrichir cet article par des extraits choisis des retours de ces jeunes lycéens :

    Bakary : « Elles n’ont rien lâché. Elles n’ont pas abandonné. Elles sont rentrées dans des associations. Elles ont discuté. Elles ont été dans la rue comme des manifestations. Elles sont battues pour leurs frères, elles ont agi, elles ont montré ce qu’elles peuvent faire. »

    Kadia : « C’était bien, c’était intéressant. Ce qui était bien, c’est qu’elles n’ont pas voulu prendre leur vengeance. Elles n’ont pas voulu se venger. »

    Laetitia « Comment elles se sont remises ? C’est qu’elles ont essayé de parler, de vider ce qu’elles ont au plus profond d’elles ou même elles ont rencontré des gens qui leur ont fait changer un peu leur vie. C’est ça qui leur a fait un peu surmonté ça et elles se battront toujours pour l’honneur de leurs frères. »

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    Résilience et transmission : témoignage et échanges entre Asma Guenifi (décennie noire) et Danièle Klein (DC10) victimes du terrorisme avec élèves de 4ème1 du lycée Jean Macé (.Moment autour de la transmission, la solidarité, le #psychotraumatisme et la confiance en soi. Merci à Chantal Anglade et à Delphine Allenbach  en charge des actions éducatives en lycée au sein de l’AfVT (Association française des victimes du terrorisme) pour l’invitation ainsi qu’aux professeurs et aux élèves pour votre accueil et la qualité des échanges.

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    On dit souvent que l’histoire bégaie, et aussi qu’un peuple qui ne connait pas son histoire est condamné à la repérer.

    La résilience est la capacité de rebondir après un acte traumatique.

     

     

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